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Communiqués de presse
Ministre Kažimír : « Nous voulons aller plus loin dans le débat sur les stabilisateurs macroéconomiques communs »
« En tant qu’Etat présidant le Conseil de l’UE, nous avons la conviction qu’un débat sur des stabilisateurs économiques pour la zone euro est essentiel », a déclaré M. KAŽIMÍR dans son discours d’ouverture. Il a fait valoir qu’un programme commun consacré à l’emploi était l’exemple possible d’une « Europe meilleure », qui respecte le principe de subsidiarité et qui ne signifie donc pas faire des abandons de souveraineté au profit du « niveau européen ».
L’idée d’introduire des instruments de stabilisation est ramenée à l’ordre du jour par la crise récente, qui a mis en évidence des faiblesses dans l’architecture de l’Union économique et monétaire. Elle est apparue aussi dans le rapport des « Cinq présidents » en 2015. En février 2015, le groupe de réflexion CEPS a commencé à préparer une étude technique de faisabilité qui a été présentée à la conférence lundi.
« Les instruments qui permettraient d’atténuer les chocs asymétriques nous font défaut », a déclaré M. KAŽIMÍR, ajoutant que la crise faisait ressortir l’importance de tels instruments. « Même si l’économie de la zone euro sort peu à peu de la crise, des chocs futurs ne nous seront pas épargnés ».
Le système commun d’allocation chômage revêt plusieurs formes. En principe, cet instrument apporterait un soutien temporaire à un pays qui subirait une hausse du chômage conjoncturelle et de court terme résultant d’un choc économique. Inversement, il ne servirait pas à traiter le chômage structurel ou « chronique ».
« Dans des situations où la politique monétaire commune et les politiques fiscales nationales s’avèrent insuffisantes, nous devons nous mettre à la recherche d’instruments fiscaux au niveau européen », a déclaré M. KAŽIMÍR. Plusieurs discussions à ce sujet, à la fois techniques et de haut niveau, se dérouleront pendant la présidence slovaque.
La Slovaquie considère que les principes de base pour le fonctionnement d’un tel système doivent être établis : principe d’automaticité pour que les effets de stabilisation se fassent sentir en temps opportun, règles claires et nettes pour prévenir l’aléa moral et les transferts permanents. Le système devrait être fiscalement neutre, afin que sur une période de court terme les financements obtenus du système par chaque pays équivalent le montant de leur contribution.
L’assurance chômage européenne n’est pas le seul moyen d’atténuer les chocs asymétriques, mais c’est l’une des propositions les plus avancées pour un tel instrument. En conclusion, M. KAŽIMÍR a déclaré que « la présidence slovaque était ouverte aux alternatives ».
La conférence a été également marquée par les interventions du commissaire aux Affaires économiques et monétaires Pierre MOSCOVICI, de la commissaire européenne à l’Emploi, aux Affaires sociales Marianne THYSSEN, du ministre italien de l’Economie et des Finances, Pier Carlo PADOAN, du professeur d’économie belge Paul De GRAUWE et d’un certain nombre d’experts.